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Comment faire une ombre chinoise en forme de rottweiler matvpratique.com - Ah ? Quel rapport avec l'histoire de Rahar ? On voit ainsi que l'ombre peut être trompeuse ... Ici elle n'est qu'une illusion. Mais dans l'histoire, c'est peut-être elle, la réalité ! Note de Lenaïg
Tandis que les Contemplatifs réfléchissaient et discutaient dans le petit bungalow mis à leur disposition, la disparition d’une grand-mère fut signalée en plein milieu de la cité. Les adultes étaient allés inspecter leurs champs, les jeunes étaient à l’école hypnopédique et la retraitée avait la garde du petit dernier. Les hurlements de détresse du bambin avaient attiré l’attention des voisins qui étaient chez eux pour une raison ou pour une autre. Personne n’avait rien vu dehors, et on n’avait constaté que les vêtements vides de la mamie. On avait supposé qu’il s’était passé un certain temps entre la disparition et la demande vaine d’attention du mouflet.
Graupiffe s’activa immédiatement. Il chercha des traces, huma l’air comme un limier, sortit de la maison pour essayer de détecter quelque molécule odorante de la mémé. En vain. Toutefois, une certaine odeur boisée, voire fruitée, presque imperceptible, arriva à titiller légèrement son lobe olfactif hypertrophié. Il chercha en vain où il l’avait déjà senti.
Jetely essaya de sonder l’esprit du mioche, le seul témoin. Il vit une image dénuée de sens. Compte tenu de la vision encore en cours de développement du bébé, celui-ci ne distinguait que deux formes assez floues, probablement la grand-mère et l’agresseur. L’une des personnes semblait avoir enlacé l’autre, et peu à peu, celle-ci semblait se dégonfler comme une baudruche. Selon l’esprit du marmot, tout s’était déroulé en silence : le Contemplatif n’avait pas reçu de sensation de son. Le plus étrange était que le bébé s’était représenté l’intrus avec de très longs bras bordés de crochets. Le cerveau du bébé était bien sûr encore en formation, mais d’où avait-il donc tiré cette analogie insolite ?
Dès l’alerte, Hilvolle s’était élancé très haut au-dessus de la ville pour détecter tout mouvement de fuite. Il fit chou blanc. Personne ne courait ni ne fuyait la cité. Tout le monde semblait vaquer paisiblement à ses occupations. Le léviteur atterrit sur l’esplanade devant le bâtiment du conseil. De là, il avait une vue de toutes les rues principales qui étaient tracées en étoile à partir de ce point central. Il fit un lent panoramique. Soudain, son inconscient accrocha une silhouette au loin. Les traits de l’individu étaient indiscernables, compte tenu de la distance, mais il était visible qu’il présentait une anomalie : son ombre était nettement disproportionnée, on aurait dit qu’il traînait un gros sac de patates derrière lui.
Passé le moment de stupéfaction compréhensible, Hilvolle s’élança vers le croisement où l’individu avait disparu. Il lança en même temps un appel télépathique à ses deux compatriotes. Sa proie avait disparu et il ne sut pas où elle était allée. Jetely et Graupiffe arrivèrent en courant, avec le shérif, des conseillers et des badauds à leurs basques.
Le télépathe ne ressentit que la trace d’un esprit satisfait, ayant incongrument fait bombance, ce qui le laissa déconcerté. Le renifleur capta une senteur subtile particulière, parmi la multitude d’odeur qui emplissait le lieu. Malheureusement, il ne pouvait mettre le doigt sur ce que lui inspirait cette fragrance. Ravalant sa fierté innée, il demanda l’aide de Jetely.
Le télépathe encore jeune, n’avait pas la maîtrise de ses aînés ; il lui arrivait de farfouiller, involontairement, dans des souvenirs très personnels, ce qui mettait très mal à l’aise le sujet qui s’en rendait plus ou moins compte, selon sa sensibilité propre. Jetely commença donc à sonder le plus délicatement possible comme un chirurgien débutant, l’esprit de Graupiffe, cherchant à associer divers données à d’autres. Il finit alors par trouver une correspondance, au grand soulagement du renifleur.
A suivre
RAHAЯ