D'abord, l'énoncé du défi lancé par M'mamzelle Jeanne :
à programmer pour le 28 Juillet 2014 à 8 heures du matin !
Par magie.. ou en réalité.. vous avez... connu... aimé...
Vous avez été le partenaire... le modèle... vécu dans l'univers d'un homme (ou d'une femme) connu du siècle dernier.. ou de celui d'avant...
Il ou elle était... poète... philosophe... écrivain... cinéaste... acteur... peintre... politicien... ou... Vous, vous étiez sa muse, sa femme, son ami, son médecin... son mécène...
Nous serions curieux de connaître les sentiments qui vous unissaient :
Amitié... amour... jalousie... ou rancoeur ?
http://christianlegall.blogs.letelegramme.com/archive/2013/01/25/fresque-la-taverne-aux-quatre-moulins-a-brest.html
Nous étions faits l'un pour l'autre et nous avons eu des petits à l'infini ! Il m'a appelée, je suis venue. Je suis ... sa muse au museau ! Je vais aujourd'hui révéler un secret : pour lui, j'étais Poussinette, mais c'était mon petit nom caché. Nous sommes passés ensemble à la postérité, nés au tout début du XXème siècle. C'est à ma nature joyeuse et siffleuse qu'il doit l'âme de sa poésie, qui fourmille de jeux de sons comme de mots, de combinaisons pour l'oreille, allitérations, rimes et rythmes variés énumérations hétéroclites d'objets et d'individus, additions de substantifs ou d'adjectifs, etc., de même que son goût pour les procédés de l'image, pour la métaphore et la personnification (animal, objet, humain).
Toute sa fantaisie, je la lui ai inspirée ! Il apportait tout son sérieux d'humain savant, libre et libertaire ! Une pierre, deux maisons c'était moi, trois ruines, quatre fossoyeurs, c'était lui. Trois dindons, une guêpe, trois sauterelles, une pelote de ficelle, une mouche tsé-tsé, une fourmi, un paysage avec beaucoup d'herbe dedans, une vache, un taureau c'était moi, tandis que, lui, il ajoutait des choses inconnues de moi : un talon Louis XV, un fauteuil Louis XVI, un sculpteur qui sculpte des Napoléon, un fils indigne deux frères dominicains, un face-à-main un valet de pied un orphelin un poumon d’acier ...
Rarement une ombre entre nous, c'était mon maître, j'étais sa muse et j'appréciais ses caresses quand il était content et qu'il avançait bien ! Je l'aidais à supporter et à sublimer les cruautés, les vicissitudes du monde humain. Oh, il m'arrivait de ne pas être d'accord avec ce qui sortait du chaudron d'idées : lorsqu'il a livré mes deux chèvres à Monsieur Seguin, donc au loup, j'ai boudé pendant trois jours !
M'a-t-on reconnue, sur les pièces de puzzle que Lenaïg s'est amusée à semer ? Et surtout a-t-on deviné qui est mon maître, le poète ? Il apparaît dans l'encadrement de la fenêtre du premier étage sur la belle fresque murale brestoise qu'on aperçoit plus haut ? Je me pelotonnais dans ses bras lorsqu'il pleuvait sur Brest une pluie de fer de feu d'acier de sang, une pluie de deuil terrible et désolée. Quelle connerie, la guerre est plus que jamais d'actualité. Mais l'espoir et la vie trouvent toujours leur chemin, qu'on soit procyon lotor (mon nom savant et latin), ou humain ! C'est ainsi qu'avec lui je suis allée à l'enterrement d'une feuille morte mais, contrairement aux deux escargots à la coquille noire et au crêpe sur les cornes, nous nous sommes réjouis que toutes les feuilles soient toutes ressuscitées !
Nous non plus, Jacques et Poussinette, n'avons pas disparu ! Nous partageons notre amour commun et universel à jamais avec petits et grands, nous accompagnons les enfants du monde à l'école et nous allons les chercher à la sortie, comme le Noiraud de Marie Louve, pour ensemble rencontrer le grand chemin de fer et le bateau à voile qui nous emmènent tout autour de la terre, tout autour de la mer, avant de rentrer sagement et en chantant chez ... nos parents !
Bon, c'est vrai, cette conclusion fait gentillette, bien sûr que Jacques et moi nous savons que les enfants, de tous les temps, ne sont pas des angelots, qu'il leur faut aussi de la malice, de l'espièglerie, un peu d'esprit frondeur et d'école buissonnière dans leur tête. C'est même recommandé ! Mais ce qui est interdit, c'est la cruauté. Tous les petits ratons et ratonnes que notre amour, à Jacques et moi, a engendrés, sont là pour le leur rappeler. Ils sont là aussi pour les consoler quand il le faut, ou leur donner de la gaieté et l'envie d'avancer, de sourire et de mordre à belles dents dans la vie.
Signé : Poussinette
PS : si vous ne voulez pas vous contenter de me voir en morceaux, un bout d'oreille par-ci, un bout de queue par-là, rendez-vous sur Eklablog pour me voir en entier,
http://www.youtube.com/watch?v=t8X1chCw5RM